Nous avons choisi de poser nous même notre plancher chauffant, et de nous impliquer beaucoup dans le choix de la chaudière. Nous avons également réalisé la plus grande partie de la plomberie de chauffage (radiateurs). Le chauffagiste n'a fait que le raccordement au gaz, et les raccordement des nourrisses (le diam 32 nécessitait un matériel professionnel), et la pose de la chaudière.
Faute de budget nous avons fait l'impasse sur l'étude thermique et tenté de faire confiance aux chauffagistes...
Probablement que pour une maison "classique", on doit pouvoir faire l'impasse sur l'étude thermique, mais je pense que pour une maison un peu particulière (bois, isolation renforcée, grandes baies vitrées, puit canadien...), ça peut être intéressant de faire une vraie étude dans un cabinet spécialisé. En effet les chauffagistes, ont des méthodes un peu "brutales" pour évaluer les besoins en chauffage.
La formule le plus souvent employée est : volume * 20 à 50 watt/m3. Pour notre maison ça donnait pour environs 700 m3 de 14 kwatt à 35 kwatt.
La majorité des chauffagistes préconisaient une chaudière d'au moins 32 kwatt, certains proposaient plus de 40 kwatt. Un ou deux ont proposé une 26 kwatt ce qui était aussi la plus puissante de la gamme qu'ils distribuaient ....
Nous avons demandé un dimensionnement de notre plancher chauffant par Rehau. Résultat : 12 kwatt pour le plancher, plus 3500 watt de radiateurs à l'étage. Cette étude semblait assez sérieuse.
Nous avons donc décidé de nous en tenir à cette étude et de prendre la proposition d'un des chauffagistes qui préconisait une chaudière Dedietrich de 26 kwatt, et de nous passer des radiateurs de l'étage au moins la première année pour voir.
La chauffage a été mis en route le 21 octobre. Le temps était encore assez doux et la température dans la maison agréable : 21 à 22°.
Début novembre la température est subitement tombée à zéro, et là ça a été la catastrophe, la température dans la maison est subitement montée à plus de 25° !! Et la chaudière était loin de tourner à fond (réglée sur 18°) ! Voir paragraphe sur le réglage de la chaudière.
La température dans la mezzanine était identique à celle du RDC et nous avons même du dormir fenêtre ouverte !
Nous avons largement étudié l'offre de chaudières. Un petit tour sur les salons (foire de Paris et Batimat) permettent de faire rapidement le tour du marché. Les sites web des différents fabricants envoient assez rapidement la doc commerciale mais pas toujours les docs techniques.
Les contraintes à prendre en compte pour le choix ont été les suivants :
Résultat :
Peu de chaudières (en particulier condensation) offrent des puissances élevées (en général 15 kwatt qui nous semblaient trop juste).
Certaines chaudière ne peuvent pas fournir plus de 10 kwatt au plancher chauffant du fait d'un échangeur a plaque spécifique pour la gestion du plancher chauffant.
La plus part des chaudières compactes nécessitent l'ajout d'une deuxième pompe / circulateur pour le plancher chauffant qui doivent être ajouté à l'extérieur de la chaudière.
Les chaudière qui nous ont semblé le mieux répondre à ces contraintes sont
- Elidens de Dedietrich
- xx ? condensation de Viessmann
- Modulis Duo de Elm le Blanc
La modulis n'était pas très cher et assez attractive, par ailleurs elle est largement distribue mais la différence de prix pas si grande et la réputation moyenne d'Elm nous a découragé.
Celle de Viessmann n'est distribuée que par les revendeurs Viessmann, ce qui nous rendrait assez "captifs", par ailleurs il parait que l'interface n'est pas très pratique.
Notre choix s'est donc portée sur la Elidens de Dedietrich. Elle est très largement distribuée. C'est une chaudière à condensation de 26 kwatt avec un ballon intégré de 120 litres. Elle est capable de gérer deux circuit en standard et les pompes peuvent être installées dans la chaudière. Son interface est extrêmement simple et intuitive. Elle s'ouvre facilement et il y a plein de place dedans. Elle bénéficie en standard d'une régulation haut de gamme avec sonde extérieur et gestion de 2 circuits.
Il a été très difficile d'obtenir des devis. Plusieurs chauffagistes se sont déplacés pour voir le chantier mais n'ont jamais renvoyé de devis malgré de multiples relances.
Le choix des chaudières et le dimensionnement nous a semblé le plus souvent lié à la marque distribuée par le chauffagiste.
Une fois notre choix de chaudière fait, nous avons demandé de nouveaux devis pour cette chaudière. Les différences de prix étaient importantes.
Nous avons payé 8000 euros pour la fourniture et pose de la chaudière + raccordement au gaz + ventouse + raccordement des deux nourrisses du plancher chauffant.
Nous avons demandé plusieurs devis pour le plancher chauffant et un dimensionnement par Réhau. Il faut s'y prendre très très à l'avance, les résultat étant très long à venir ;-))
Les résultats de différents devis étaient assez différents en prix, mais assez proche au niveau du dimensionnement ce qui était plutôt rassurant !
Le document renvoyé par Réhau comporte :
- sa surface
- les déperditions
- les besoins
- les apport supplémentaires nécessaires
- le pas du circuit
- sa longueur
- son débit
La réputation de Réhau, la qualité de leur produit et la qualité de leur étude nous a orienté vers ce fabriquant malgré un prix assez élevé. La qualité des tuyaux est importante, en effet les tuyaux sont coulés dans la dalle pour toujours !
Les tuyaux PER de Rehau ont une barrière anti-oxygène qui limite la formation de boues dans le circuit.
Les plus connus et les mieux distribuées sont Réhau, Acome (très bon site web)
Mais aussi Thermasol de Distritec.
La pose d'un plancher chauffant peut paraître une opération complexe. En réalité c'est assez simple. Une fois l'étude de dimensionnement en main, il suffit de se lancer dans l'aventure. Elle se déroule en 3 temps : la pose de l'isolant, la pose du PER, et le coulage de la dalle.
Nous avons mis une petite semaine pour poser 200m2 de plancher chauffant à deux : journées de 7h a 22h :-((.
La pose commence par la mise en place de la bande périphérique. En principe elle est autocollante mais dans la pratique ça colle mal surtout dans les angles et sur les bâtis de porte. Il vaut mieux avoir une agrafeuse. Suivant les fabricants la bavette doit être glissée sous l'isolant, d'autre, rabattu et coincé sous le PER. Dans la pratique aucune de ces actions n'est vraiment possible et dans le cadre d'un béton ciré la bavette a plutôt posé problème que servi à quoi que ce soit ! | Les plaques d'isolant sont très grandes et se posent très facilement (système de rainures/languettes). Le plus long est de faire les coupes. Je pense qu'un professionnel ne se donne sans doute pas tout le mal nécessaire pour qu'il y ait le moins possible de "trous" par lesquels le béton risque de couler et de faire des ponts thermiques. A la fin de la pose nous avons injecté un peu de mousse expansive aux quelques endroit ou il y avait des risques. Attention cela peut faire remonter dangereusement les plaques si la mousse se glisse dessous... |
Les couronnes de PER font en général 100 ou 250m. Évidement les circuits n'ont pas forcement ces longueurs. Le document de dimensionnement indique comment répartir les circuits sur les différentes couronnes. Il peut être utile de refaire les calculs car même s'ils sont bon ils ne sont pas forcement optimums. Par ailleurs il peut paraître inquiétant de devoir faire un circuit de 99m sur une couronne de 100m. Dans la pratique les longueurs des circuits sont un peu surévaluées et il nous est resté au moins 3 ou 4 m sur toutes les couronnes.
Avant de commencer la pose du PER il vaut mieux se munir d'un feutre rouge et d'un feutre bleu et de faire des repérages aux endroits stratégiques (couloirs, passages de portes, départ des nourrisses,..) en utilisant le plan fourni. En effet , une fois posé il est pratiquement impossible de refaire un circuit (comment gérer 100m de PER déroulé ??). En plus dans le feu de l'action et quand on porte une bobine de 250 m de PER on n'a plus trop la tête à réfléchir. |
La poste du PER se fait à deux : une personne porte la bobine et gère le
déroulage, l'autre clip le PER dans les plots de l'isolant. Et on échange
les rôles régulièrement ! Autant être bien organisé dès le début, chez nous
il y a avait plus d'un kilomètre de PER à poser... On commence par fixer parfaitement la première extrémité du tuyau sur la nourrisse, on fait attention que la "sortie" de dalle est bien réalisé (ni trop tendue, ni trop lâche) car on ne peut plus se rattraper ensuite, puis on commence. Il faut bien faire attention d'enrouler la boucle suivant le double de pas de pose afin de la laisser la place pour le retour de la boucle ! Il est prudent de faire des repérages aux feutres rouge et bleu avant de commencer pour savoir à quel moment on doit faire demi-tour et pour que le pas soit respecté partout. Il faut faire attention de ne pas "pincer" le PER lors des virages un peu serrés. Une fois la boucle posée on la raccorde à la nourrisse. Et on fait la suivante.... |
Une fois tout posé il faut mettre le circuit en pression sous 10 bar pendant
24 heures. Le première étape consiste à remplir le plancher...circuit par
circuit en purgeant bien. 100 m de tuyaux d'arrosage, une pompe de cave nous ont été bien utile vu qu'on avait ni l'eau courante, ni le tout à l'égout... |
Une fois tous les circuits remplis et bien purgés on met en pression avec une pompe d'épreuve (louée chez kiloutou) pendant 24 h. |
Cette opération est complexe et il vaut mieux la laisser à des professionnels (voir les pages correspondantes dans la rubrique "Les étapes").
Avant la mise en service du plancher chauffant, il faut le rincer.
Pour cela il faut bien réfléchir afin de rincer non seulement les tronçons de cuivre entre la chaudière et les nourrisses mais aussi les différentes boucles.
En principe, il existe un raccord spécialement à l'entrée de la nourrisse avec un petit robinet. (voir la pièce du haut sur la photo de la nourrisse démontée). Il y a également une vanne d'arrêt à l'entrée de chaque nourrisse.
Pour rincer les alimentations en cuivre on injecte de l'eau (avec un tuyaux d'arrosage par ex) au niveau de la nourrisse d'eau chaude puis froide et en purgeant au niveau de la chaudière (tous les circuits doivent être fermées) . Ensuite rincer chaque boucle individuellement en injectant de l'eau sur la nourrisse d'eau chaude et en la faisant ressortir sur la nourrisse froide et en prenant soin de fermer les vannes d'arrivée sur les deux nourrisses. Il vaut mieux introduire de l'eau légèrement chaude, ainsi on peut détecter quand on a complètement rincé une boucle (l'eau tiède ressort à la sortie).
Une fois tout bien rincé on peut introduire le produit anti-boues. Pour cela, on branche un tuyau avec un entonnoir sur la nourrisse et on purge au niveau de la chaudière pour faire baisser le niveau d'eau au fur et à mesure qu'on introduit le liquide.
Ensuite on peut réinjecter de l'eau dans le circuit au niveau de la chaudière (il y a une vanne pour cela) afin de le mettre à la bonne pression (1.5 bar).
En principe le document de dimensionnement indique les débits nécessaires sur chaque boucle. Il suffit de les indiquer sur chaque élément de la nourrisse.
Une fois le plancher en route et bien chaud on peut faire quelques ajoustements "au pied" de façon à ce que toutes les zones aient à peu près la même température.
Le chauffagiste a réglé la chaudière sans doute avec des chiffres standards.
Les premiers jours tout allait bien, mais dès que la température a chuté, un phénomène inattendu s'est produit : nous nous sommes mis a avoir beaucoup trop chaud (25° pour une chaudière réglée sur 18° !).
Comment fait la chaudière pour savoir de combien elle doit chauffer ?
Plus il fait froid dehors et plus la température à l'intérieur de la maison est élevée plus les déperditions thermiques sont importantes (les déperdition sont proportionnelles à la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur). Il faut donc chauffer beaucoup plus quand il fait froid, et il faut chauffer d'autant plus que la maison est mal isolée.
Pour indiquer à la chaudière comment réagir en fonction de la température extérieure, il faut lui donner sa courbe de pente et la température de pied de pente.
Plus la pente est importante plus la chaudière va chauffer fort quand la température baisse. Si la maison est très bien isolée, alors il va se mettre à faire de plus en plus chaud dans la maison. Pour résoudre notre problème nous avons du baisser la pente et tout est rentré dans l'ordre !
Si au contraire la maison était mal isolée, il se mettrait à faire de plus en plus froid et il faudrait alors augmenter la pente, pour indiquer à la chaudière qu'il faut plus compenser les déperditions.
Pour notre chaudière la pente par défaut était de 1.5. Le chauffagiste l'avait réglé sur 1 et nous l'avons baissé à 0.7 pour un résultat parfait.
Plus d'info sur l'art de régler la pente : http://mrw.wallonie.be/energieplus/CDRom/chauffage/calculs/frames/cbchaucalcourbechauffe.htm
Pour l'instant nous sommes ravis. C'est un vrai plaisir d'avoir un sol tiède sous les pieds. Les enfants sont ravis de pouvoir rester pieds nus (moi aussi d'ailleurs). La température est très bien répartie dans toute la maison. Il n'y a pas de "zones froides". Par ailleurs, malgré une température extérieure assez basse (zéro la nuit 8° le jour) le sol n'est pas trop chaud.
La température dans la mezzanine est parfaite malgré l'absence de radiateurs. (température extérieure de zéro la nuit depuis plusieurs jours).